N° 12 : ” Dealer pour survivre ” Expression Direkt “
https://www.youtube.com/watch?v=u7lo9ePWfPU
Ça bouge à l’ouest ! Avec ce track, Express Di inscrira Mantes la jolie sur la carte du rap hexagonal ,mais c’est aussi un des fondements du son de crapule. Ce son fera par la suite la gloire d’un autre département, un peu plus à l’est, avec le regretté Rude Lion pour trait d’union, mais c’est une autre histoire… j’embrasse au passage mon vieil ami Kertra.
N* 11 : ” Sans rémission” Fonky Family.
Après une entrée remarquée avec “Bad boys de Marseille” la ff était plutôt attendue. C’est sur la mixtape passe passe “opération coup de poing” de mon ami, qu’elle répondra à cette attente de la plus belle des manières. Avec un titre prémonitoire pour moi, c’est le morceau qui assoira la réputation de la ff comme un futur groupe majeur de l’hexagone.
N* 10 : ” Tué dans la rue” La Cliqua.
C’est le groupe frais du moment, le pur produit d’un hip hop parisien d’élite. Mcs de grands talents, grosses prods, lyrics percutants, flows acérés, connexion avec les autres disciplines du hip-hop, label, bref ils ont tout. Tout, sauf un véritable tube ! mais le rap français se souvient de l’impact qu’a eu la formation parisienne. Jusqu’à Marseille on appréciait ce groupe, que j’ai même fait venir à l’espace julien en 96. Ceux qui étaient là lèvent la main 🙂 bisous et à demain.
N* 9 : ” Amoureux d’une énigme” Les Sages poètes de la rue.
Beat de boul est dans la sono ! Ici aussi, pas d’énorme tube, mais avec cet album ils s’inscriront comme le fer de lance de la deuxième vague du rap français ( avec les Littles Mc et quelques autres mais c’est pas un top 100 hein). Ils sont au 92 ce que NTM sont au 93, des pionniers, dans un département qui pèsera de tout son poids dans ce classement.
N* 8 : ” Boxe avec les mots” Arsenic.
Tchatche-lacoste-gros flow-gros son-secteur A. Le duo poids lourd du 95 débarque et met ko la concurrence avec un premier album énorme. A la prod, c’est le prodige et au mic c’est Calbo et Lino qui restera comme un des meilleurs lyricistes que l’hexagone ait connu, et quel flow! On ne pouvait pas trouver de meilleur titre pour signaler leur entrée fracassante dans le game.
N* 7 : ” Pendez les” X men.
Les X men, un nom qui fait office de légende dans le rap français. Cassidy, Alain pour les intimes, était frais et plutôt bon, mais Ill, Gilou pour les proches 🙂 c’était un véritable phénomène. A tous les niveaux mais particulièrement question flow, catégorie ou il reste inégalé jusqu’à ce jour. C’est aussi un improvisateur hors pair. Je l’ai vu en studio improviser pendant des dizaines de minutes avec du sens, du flow, des punch lines, bref de quoi faire rougir un Mc qui met la soirée à écrire ou poser un texte. Avec ce titre, ils entrent dans la cour des grands, d’un coup d’un seul,et s’autoproclament leaders d’une nouvelle école qui balayera tout sur son passage.
N* 6 : ” Bad Boys de Marseille” Akhenaton et la Fonky Family
Le rap français avait eu ses tubes, plus ou moins controversés (le Mia, Solaar, Alliance Ethnic…) mais il n’ avait jamais encore eu un tube de l’été, street crédible par dessus le marché. Ce sera chose faite avec Bad boys, le cocktail explosif parfait : un ancien, qui passe pour le meilleur rappeur français, et un crew inconnu, frais comme la glace. “Chaud comme Marseille” retentira dans toutes les bagnoles du sud au nord, dépoussiérant Akh et qualifiant la FF de mars des ” c’est qui ces types ?!? ” du moment.
Clip gros budget, gros son, punch lines à gogo il en fallait pas tant pour enflammer le coeur des marseillais qui désigneront dans la foulée leurs nouveaux champions.
N*5 ex-aequo : ” Hardcore” Kery James.
https://www.youtube.com/watch?v=aBJYaKch8W0
La fierté du rap français, Kery. Celui qui traverse les époques. Celui qui fait l’unanimité. Notre héros. Ce titre légendaire cogne comme….et puis non, je sais pas quoi dire. Ecoutez, encore, HARDCORE (et la façon dont est Yégri K’1fry mafia, le crew qui fit trembler la France comme aucun autre.)
N* 5 ex-aequo : ” princes de la ville” 113.
Qui d’autre qu’un mafia K’1fry pour égaler Kery ?
113, c’est pour moi la quintessence de la mafia K’1fry. Ils l’ont fait, le crossover, le mega hit street ( les mega hits même) . Ce que Big et Pac avaient réussi à faire quelques années auparavant, toutes proportions gardées. Le graal du rap, l’argent et l’honneur, le succès et le respect de la base.
La recette du plat ? Trois rappeurs hors normes, une odeur de rue tellement en vogue ces années la, et surtout, surtout, la contribution du meilleur d’entre nous, l’être le plus gentil et le plus doué que ce milieu n’ait jamais connu : mon frère Mehdi. Que Dieu te garde.
Ce n’est peut-être pas le plus grand morceau que le rap ait connu mais c’est celui que je préfère parmi tous, celui qui ne vieillit pas, que j’écoute toujours avec plaisir.
” Peu d’élégance dans mes écrits / normal pour un mec de vitry ” quand j’entends ça c’est comme le générique de scarface, obligé d’écouter la suite.
N* 4 : ” Pour Toi mon frère” Lionel D.
Comment ne pas rendre hommage au premier qui l’a fait, aux premiers qui l’ont fait. Lionel D et Dee Nasty, certes aujourd’hui ça pourrait prêter à sourire, mais croyez moi, à l’époque c’était des putains de boss. Sydney et tf1 nous avaient laissé tomber quelques années plus tôt et on avait plus rien à se mettre sous la dent. C’est naturellement que l’on s’est senti soulagés mais surtout représentés par ce duo légendaire. L’histoire était en marche…
N* 3 : ” Le crime paie” Lunatic.
3, 2, 1 impact. Jamais un morceau n’avait autant pesé sur le rap hexagonal. L’excitation suscitée par la tape 13 de Cut Killer allait se confirmer de la plus belle des manières. Le duo de Boulogne tourna définitivement la page d’un rap old school, envoyant par la même occasion, une flopée d’artistes en maison de retraite ( les noms en MP).
Fini de rigoler, le règne du rap de rue a débuté. Mais Lunatic ce n’est pas qu’un discours ou une attitude. Tout comme Mobb Deep, c’est l’artistique qui m’intéresse avant tout. Et c’est grâce à deux lyricistes géniaux, servis par deux flows qui ne le sont pas moins, nappés d’un monstre de son, qu’on obtient naturellement l’hymne de toute une génération.
N* 2 : ” Le monde de demain” NTM.
Alors la, rien ne va plus! la révolution porte un nom: Nique ta mère. Le rap français prend ici un des virages les plus importants de son histoire. Le crew du 93 débarque hardcore, accompagné d’une armada de taggeurs, graffeurs (mode 2 la légende en tête ), danseurs et bien sûr deux Mc d’exception. Un duo parfaitement équilibré, à la Chuck D/Flavor Flav, Depardieu/Pierre Richard. La foudre de Joey starr, et le rap posé de Kool shen donneront envie de rapper à la jeunesse française.
Ce sont les premières stars du mouvement, peut être même les premières stars banlieusardes et fières de l’être. Ils sont jeunes, mais leur détermination, leur professionnalisme, ne laisseront personne indifférent, c’est un véritable phénomène de société, sur fond de bandes, gros titres et mouvement hip-hop.
C’est aussi un des seuls groupes vraiment performant sur scène, et surtout ce sont les seuls à avoir franchi les frontières culturelles allant jusqu’à compter dans leurs fans, métaleux, bobos, hipsters et punks à chiens.
N*1 : ” Elvis” IAM.
1989 – On était tranquillement en train de graffer à la buntlack, dans le terrain vague d’Arnaud Bernard, quand Skipper débarqua, avec, comme dab, son ghetto blaster. On était habitués à y entendre King Sun, Epmd ou Lakim shaabaz, mais là, c’était le même genre de sonorités East coast, mais je distinguais des mots de français.
– ” C’est quoi ça ?”
– ” C’est chill, d’Iam, les marseillais” répondit Skipper.
– “… ”
Quelqu’un l’avait fait! transposer le rap américain! Certes, y avait bien eu Sydney, Lionel D ou la bande de Destroy man et Johnny go, mais c’était pas pareil, ça sonnait trop terroir et nous, c’était d’Amérique qu’on rêvait.
C’est avec une cassette produite par le Massilia sound system ” Iam concept”, que pour moi le rap français était né.
De la à désigner Belsunce et le centre ville de Marseille comme le berceau du rap français il n’y a qu’un pas que je ne franchirais pas par respect pour mes amis parisiens, mais sachez que je n’en pense pas moins, l’équipe phocéenne ayant débuté au milieu des années 80. C’est à partir de là que Marseille est devenue la capitale du rap, Paris étant certainement la capitale du hip-hop. Il y a bien quelques taggeurs, danseurs et autres acteurs du mouvement mais Marseille n’est pas hip-hop, elle est la cité aux 100 000 MC, définitivement rap.