N*16 : ” Danger she is a stranger” The five stairsteps.
j’achetais mes vinyls par dizaines, aux bouquinistes du Cours Julien à Marseille. Je choisissais à la gueule de la pochette, voilà comment j’ai rencontré la soul au début des années 90. Je redescendais ensuite chez moi, à Belsunce, écouter mon butin. Et je suis tombé sur cette perle, un groupe à la délicatesse rare, à la force brute, que j’ai écouté et réécouté, samplé, resamplé. A vous maintenant.
N*15 : ” Sleepin into darkness” War.
C’est dans le classique “American me” ( en français ” sans rémission”) que j’ai entendu pour la première fois ce magnifique titre. Je me suis immédiatement penché sur la discographie du groupe Californien, riche de nombreux hits et disques d’or, mais surtout riche de qualité, aux accents funk par moments, mais aussi jazz et latino.
Dépaysement et grosse ambiance garantie.
Bon voyage.
N*14 : ” Summer madness” Kool and the gang.
Il y avait donc une vie avant “fresh”, et quelle vie ! Quelques paillettes en moins mais beaucoup plus profond, plus jazzy aussi. Au départ, la place 12 était destinée au grand Roy Ayers mais dans la rubrique soul feel good, (limite ascenseur, diront les mauvaises langues), the gang l’a doublé dans le dernier virage.
A écouter sur ta terrasse en teck de Malibu, soleil couchant sur un pacifique d’huile. Ou dans ta chambre au Merlan, 14ème arrondissement, ça marche aussi.
N*13 : ” Love serenade” Barry White.
https://www.youtube.com/watch?v=_sqy9Ef_0eI
Un jour un égyptien s’est dit ” tiens; si au lieu de creuser un trou dans le sable je construisais une pyramide de 150 mètres de haut en guise (gizeh) de tombe “. Et bien Barry White est fait de ce bois là, les petits plats dans les grands. Pourquoi utiliser 4 instruments alors que je peux faire avec un orchestre philharmonique. Pourquoi faire un morceau de 4 minutes alors que je peux en faire un de 15.
Le grandiose avec lequel Barry White concevait la musique m’a toujours bluffé. En revanche je suis pas du tout fan de sa période disco, mais quand il faisait ce genre de monument au début des années 70… C’était quelque chose.
Décollage dans 3, 2, 1…
N * 12 : ” Ruby Dean” Bobby Woomack.
Un jour un grand producteur a dit que le plus important dans un morceau c’est l’intro. Pourquoi ? Parce que sinon t’écoutes pas le reste, banane.
Un chanteur extraordinaire pour une oeuvre colossale et une contribution majeure à la musique soul.
On voit bien dans ce morceau les influences folk, voire country, assez rares dans la soul, mais qui font partie des racines de cette musique. Avec en point commun, outre la musicalité, les paroles profondes, sociales, dramatiques, si propres à ce courant.
Cette guitare et ses violons qui se marient à merveille sont la preuve que ces deux mers se mélangent harmonieusement.
Plus qu’un splendide morceau, un témoignage.
N*11 : ” Presence of a brain” Parliament.
C’est au plus grand groupe de funk de tous les temps que l’on doit ce bijou de pure soul music.
Tour à tour, funkadelik ou parliament, les formations de Georges Clinton, c’est un peu le wu tang du funk, un véritable massacre. Tubes après tubes, hymnes après hymnes, la révolution est en marche et ne s’arrêtera plus. Faisant de multiples enfants, parmi lesquels Snoop Dog et Dre bien sûr, mais aussi Epmd, Redman ou Digital Underground, premier groupe de 2pac ,P funk to G funk. Oui je sais, je ramène toujours tout au rap… on se refait pas. Et puis c’est la suite logique.
We want the soul ! Give up the soul !
N* 10 : ” Message from the soul sisters” Vicky Anderson.
Honneur aux filles ! Elles inspirent ces messieurs, font leurs choeurs mais tiennent surtout un rôle majeur dans la soul music. Lynn Collins, Aretha Franklin, Diana Ross… sont des artistes essentielles de ce mouvement. C’est donc en toute logique que je vous propose ce chef d’oeuvre qui est l’Hymne féminin in a man’s world.
J’ai toujours été fasciné par les boucles en musique, arriver à produire quelque chose d’aussi répétitif, sans saouler, relève du génie voire de la magie. Et cette boucle de piano est belle et bien magique, tout comme ce morceau, ce moment, parfait. Soul sisters ! Bonne semaine les filles !
N* 9 : ” Two lovely pillows” Laura Lee.
Ce n’est pas parce qu’on n’est pas un artiste majeur qu’on ne peut pas produire de grands morceaux. La preuve.
Dès la première seconde, on comprend à qui on a à faire, une extraordinaire chanteuse, issue d’un autre pilier de la soul : le gospel, tout comme son compagnon à la ville, l’illustre Al Green ( j’ose à peine imaginer le massacre quand ça poussait la chansonnette à la maison).
Cette façon de pousser la voix tout donnant l’impression que l’on ne force absolument pas, c’est la marque des grands.
Et la prod est juste magique.
N*8 : ” Come go with me” Teddy Pendergrass.
https://www.youtube.com/watch?v=uzYM01Smsug
Des milliers, c’est au moins les nombres de fois que j’ai écouté ce morceau. La magie opère dès la première mesure. Une prod incroyable, pour une voix qui ne l’est pas moins, offrent pour un instant une coupure avec le monde réel. Tout comme pour Barry White, je suis pas vraiment fan de sa période up tempo et pour parler de discographie, c’est plutôt la période Blue notes que j’affectionne.
Voici donc une autre influence de la soul : le Rn’B. Il en faut du monde pour alimenter un des plus riches courant musical qui ait jamais vu le jour. Ce morceau, c’est comme le flash des Men in black, on oublie tout. Zap !
N* 7 : “Here i am baby” Al Green.
https://www.youtube.com/watch?v=l73FkH3v7yg
Le grand Miles Davis aurait dit au sujet du ” révérend” : ” s’il avait, ne serait-ce qu’un sein, je l’épouserai”, c’est dire l’admiration qu’il portait à Al Green. Là, on s’approche de la perfection, niveau voix déjà tous les curseurs sont max, et cela n’a rien d’étonnant quand on sait que le prodige doit sa formation au gospel. Niveau production on est très très loin aussi, et l’ensemble donne une soul délicate et sensuelle, mais qui conserve toute sa puissance. Classic !
N*6 : ” People get up and your funky soul” James Brown.
J’ai pas mal hésité sur le classement, voire même la présence de James Brown dans ce top. Tout d’abord parce que James = funk, mais c’est aussi le soul brother # 1 me direz vous. Il est partout ce type. Ensuite, j’ai toujours eu un rapport particulier avec ce monstre d’artiste. J’ai toujours trouvé que ce n’était pas évident à écouter. Ce que je veux dire, c’est qu’on n’écoute pas James Brown comme ça, anodinement, à part Sex Machine dans un bar de quartier. Non il y a une démarche derrière tout ça. On n’écoute pas James Brown en regardant la télé ou en faisant ses devoirs. Il y a une posture active dans le fait de l’écouter, on peut pas faire ça sur un coin de table, entre deux portes. Enfin, je dis ” on” mais, vous, vous y arrivez peut être. Bon j’ai rien dit, remplacez tous les “on” par des “je”, je vais quand même pas commencer à prendre mon cas pour une généralité. Non mais.
Bref, toujours est-il que ce track est monstrueux, comme toute son oeuvre d’ailleurs. Son aura, ses messages, ses pas de danse, son impact sur la musique mondiale, ses fringues, sa dégaine, sa vie, son apparition dans rocky IV, enfin bref, tout. Mais j’ai choisi ce titre dans l’océan de morceaux qu’est la discographie du Monsieur, pour sa soulitude extrême et au delà de ça, pour le pont qu’il représente entre la soul et le funk (à ne pas confondre avec LA funk, objet d’un futur top).
Can i take it to the bridge ? Sucker
N*5 : ” I want you” Marvin Gaye.
Il est la volupté sonore, la soie acoustique, la caresse vocale, en plus d’être le tombeur de ces dames. J’aime tellement ce morceau, que c’est avec lui, qu’au siècle dernier nous sommes entrés en scène pour notre premier Olympia. Magique. Riche d’une discographie à faire pâlir Michael Jackson, il aura, comme nombre de grands soulmen, un destin tragique. Zigouillé par son père à son retour de chez les chtis, dur.
Toujours est-il que nous avons bel et bien à faire à la fine fleur de la soul music, voire de la musique tout court. Sans oublier que nous sommes probablement en présence du plus grand chanteur sénégalais de tous les temps. 🙂 trêve de blabla et place au son.
N*4: ” Voyage to atlantis” Isley brothers.
Chaque standard des Isley Bro a été, à un moment ou à un autre, mon morceau préféré. Présent dans chaque moment de ma vie avec une saveur particulière, accompagnant une foule de sentiments, amour, nostalgie, joie.
Mais celui-ci, il a une place très spéciale. C’est le dernier à s’être emparé de mon coeur. Et ça c’est passé au service réanimation du CHU d’Albi après 10 jours de coma et un réveil plutôt compliqué.
Je ne savais pas où j’étais ni ce qui m’était arrivé et ce morceau fait partie des éléments qui m’ont fait revenir, de loin. Il est fantastique. Ma gorge se serre juste d’en parler. Cette guitare, cette ambiance, cette mélodie et cette voix bien sûr. Extra terrestre, j’ai pas d’autre mot.
Isley Brothers c’est la B.O. de ma vie.
N*3 : ” The look of love” Isaac Hayes.
Jusqu’ici ce classement a fait la part belle aux grandes voix. Place aux grands compositeurs.
“Black Moses” est assurément parmi les plus grands chanteurs / producteurs / compositeurs de l’époque. C’est sur que ce n’est peut-être pas une grande voix, quoique, mais c’est largement compensé par le génie musical du saxophoniste de Memphis.
Multi instrumentaliste et arrangeur hors pair, on lui doit év du mythique Shaft (évidemment) jusqu’à une apparition dans l’agence tous risques, certes pas son meilleur emploi.
La période Stax fut si faste, qu’il m’a fallu deux jours pour choisir ce morceau, dont je suis fan depuis 25 ans. C’est le genre à écouter préparé, alors installez vous confortablement, éteignez les portables, envoyez chier tout le monde, c’est le moment de (re) découvrir ce moment offert par l’illustre Isaac.
N*2 : ” I’m hurting inside (accoustic)” Bob Marley.
Il y a peu, un grand critique musical m’a notifié que Bob Marley était un soulman passionné de reggae, je me permettrais de légèrement rectifier en disant que Bob Marley était un soulman qui habitait la Jamaïque, tout simplement. Toute la panoplie du soulman est effectivement présente, le skank en plus. Voix et technique vocale surhumaines, lyrics profondément sociaux, poésie brute, production incroyable, ambiance unique, bref un ovni.
Il est pour moi le plus grand artiste à avoir foulé cette terre, parti d’une petite île des caraïbes pour conquérir la planète. Rita Marley m’a dit un jour ( enfin elle a dit à une caméra, qui l’a dit à ma télé qui me l’a dit) qu’il ne se passait pas une journée sans que Bob n’écoute Curtis Mayfield, et la boucle se boucla.
Ce track possède toutes les qualités énumérées plus haut, avec bien sûr cette sauce Jamaïcaine inimitable, inégalable et inégalée.
N* 1 : ” We people who are darker than blue / Give me your love (live) ” Curtis Mayfield.
Je cherche encore quel défaut on pourrait lui trouver, d’être mort peut être. Quel compartiment dans lequel il n’excelle pas ? Chanteur à la voix magique, compositeur et arrangeur de génie, auteur engagé, leader du mouvement, la totale. Ah ouais, c’était pas un beau gosse! perso, ça aurait pu être un pachyderme, c’était pareil.
Quant à ces deux morceaux, ce sont tout simplement mes préférés. Une double gifle. Et cette vidéo est l’une des plus belles choses que j’ai vu sur un petit écran. Ah oui, j’oubliais, si je croyais en la réincarnation, c’est en son de la guitare qui démarre à 2 minutes 10 que j’aurai aimé être réincarné, mais comme vous vous en doutez, j’y crois pas.
🙂