Au retour de Naples, même si Djel et moi n’avions pas été du voyage, tout le groupe était très enthousiaste. Quand on a écouté pour la première fois Bad Boys de Marseille tous ensemble dans ma piole à Belsunce, on sentait bien qu’une marche était franchie. Et puis il faut bien se l’avouer, faire un truc sur l’album de akhenaton à cette époque, ça frappait.
C’est vrai que la majorité de nos idoles étaient plutôt outre atlantique, mais IAM, c’était quand même un monument. Non seulement ils étaient pourvus d’un immense talent, mais je dois rappeler qu’ils sont parmi les pionniers du rap en France. Comme je l’ai déjà évoqué précédemment, je pense que le rap français est né dans le centre ville de Marseille.
Non pas qu’on ait été des visionnaires, mais on avait un gros avantage par rapport à nos collègues parisiens, tous les trois mois des marines américains débarquaient dans la rade de Marseille. Et il y avait beaucoup de Black représentants de la culture hiphop dans le lot, qui ont vite fait de contaminer l’autochtone déjà friand de galipettes sur des cartons.
Bref, pour en revenir à Bad Boys et comme je l’ai souvent dis, c’est le titre qui nous a fait prendre l’ascenseur de la notoriété plutôt que l’escalier. Ça était une véritable déflagration dans les rues de Marseille et d’ailleurs, je sais pas si c’est pas le premier banger street et grâce à lui on a commencé à tourner en dehors de notre région.
Fort de ce succès et d’une productivité débordante, IAM n’ont pas tardé à nous proposer d’aller plus loin via leur société Côte Obscur. Chill adorait notre groupe, il kiffait mes prods mais avant tout il vouait une admiration sans faille pour le rat. Il disait se revoir en lui a son âge, le coté quartier en plus certainement.
On a donc signé sans vraiment réfléchir. Et on en était très heureux. L’idée de voir se profiler à l’horizon ce rêve de gosse qu’était l’album était sur excitante.
A dimanche prochain pour la suite.
Ps : c’est un inédit de béton style que je vous propose aujourd’hui.