Les anglais à Marseille. Part. 3
Après avoir raconté notre périple au abords du snack, on était une petite vingtaine, principalement des jeunes de Noailles et de Belsunce et on sentait la patate. On entendait à présent très clairement la clameur, les cris et les bris de verre monter du vieux port.
On est alors allé sur la canebière pour voir ça, au niveau de la rue longue des capucins, ma rue. Effectivement, ils arrivaient. Une horde de centaines d’anglais progressait lentement vers nous en cassant tout sur son passage. Ils étaient environ au niveau de la rue St fé. Une chose incroyable s’est alors produite. On a tous passé des coups de fil pour appeler les renforts et 10 minutes plus tard, on était une bonne cinquantaine. Je ne sais pas si ça existe encore mais à cette époque il y avait une solidarité extrême entre les mecs de sécu, particulièrement les Baffalo. Si l’un d’entre eux avait un problème dans n’importe quel coin de France et de Navarre, il n’avait qu’à passer un coup de fil et la cavalerie rapliquait. Et quelle cavalerie, je peux vous dire qu’ils n’avaient rien à envier au gign. Les plus anciens se souviennent de quelques expéditions, dans les alpes notamment. Bref, en quelques instants on avait notre première ligne.
Il y avait Arouna, Jacques, José et Galé pour ne citer qu’eux, et ceux qui les connaissent comprendront que les anglais étaient mal barré avec de tels golgotes accompagnés d’une armée de pirates. Mais c’était pas gagné. En face il y avait des hooligans, les vrais. Torses nus, que des trentenaires et des quarantenaires, alcoolisés à souhait, tatoués, rasés, costos, sales gueules, des machines. Ils avaient une tactique : la charge. Arrivés au niveau du cours Belsunce, ils nous ont foncé dessus en hurlant. On les attendait au milieu de la canebière. Entre temps, nos rangs avaient encore grossit, les quartiers nord arrivaient en masse et tout l’hyper centre était à présent mobilisé, prêt à essuyer la première charge.
J’oubliai jamais José se retournant vers nous en gueulant : ” DÉGUN RECULE !” Et il avait raison, si on reculait, c’était cuit. Et les anglais arrivaient en criant comme des porcs et en tirant des bouteilles, j’étais terrifié mais gonflé à bloc, on se serait cru dans Bravehart.
À la semaine prochaine.