Salut à tous et bienvenue dans l’inédit du dimanche.
Aujourd’hui c’est double instru, c’est cadeau.
La première partie c’est un beat jamais sorti mais la deuxième je l’ai sorti dans l’album Première Classe de mon ami Patou. C’est d’ailleurs la première fois que je n’assistais pas au mix d’une de mes prods et j’en retirais beaucoup de frustration. D’abord parce que le plaisir de mixer me passait sous le nez, mais surtout parce que je faisais tout un tas d’arrangements live au mix que je n’ai donc pas pu faire sur ce trak.
Ce type d’arrangements avaient le don d’exaspérer certains ingénieurs, dont un en particulier. Je tairai son nom mais il faisait partie des ingé côtés de la fin des années 90. Il était certainement très compétent mais il était aussi assez psycho-rigide.
A la fin du mix d’un titre que j’avais produit pour 3 ème Oeil et au cours duquel j’avais fait une tonne d’arrangements comme dab, l’ingé en question, qui n’avait émit aucune critique sur mon taf, a attendu que les gens du label soient là pour lâcher un cinglant ” moi si le titre sort comme ça ne mettez pas mon nom dessus”. Il faisait allusion à mes arrangements qui salissaient son mix, J’ai naturellement songé à lui insulter sa mère. Mais je l’ai joué relax en répliquant avec ” ok vous pourrez mettre mon nom, ça me dérange pas”.
Je précise qu’il avait tout à fait le droit de critiquer mon boulot, mais le faire après avoir passé 5 heures ensemble, n’avoir rien dit, et avoir attendu que tout le monde soit dans le studio pour cracher son venin, c’était moche. S’en est suivi un clash auquel je n’étais pas familier dans cet environnement. Il a dit que de toute façon, normalement je n’avais pas a venir en mix avec un instru non séquencé, ce à quoi j’ai répondu que s’il était vraiment dans la musique il devrait savoir que le mot ” normalement” n’existe pas. Bref j’ai fini par dire que si les artistes étaient contents, bin j’étais content.
Je me suis toujours considéré au service des artistes pour lesquels j’ai travaillé et ça m’a rarement gêné de faire des modifications tant qu’ils étaient satisfaits. Cette petite anecdote représente assez bien je trouve, la difficulté à trouver des bons ingé français dans les années 90. Pour comparaison, une semaine avant j’étais au D&D studio à New-York, chez Dj Premier pour mixer avec un ingé de légende, Rich Travalli. J’avais comme à mon habitude fait d’innombrables cuts et arrangements sur son mix, ce qui avait créé plein de petits bruits parasites liés à la grossièreté de mes cuts.
Je suis parti mangé une seiche grillée au resto du coin et en revenant, Rich avait tout nettoyé et en plus me gratifiait d’un ” great job”. En une semaine le contraste était saisissant. Heureusement après est apparu une grande génération d’ingénieurs français, mais au début c’était pas gagné.
Bon dimanche.