Les anglais à Marseille. Part. 4
Je pense qu’on flippait tous mais personne reculait, au grand étonnement des hooligans. Leur stratégie c’était de frapper quelques secondes et de se retirer, pour le coup au niveau du carrefour canebière cours Belsunce. J’ai pas de souvenirs précis de ce premier assaut mais c’était violent. Il n’y avait ni flics, ni caméras. Que nous et eux.
Il y a eu plusieurs charges. Ça a du durer environ une heure. De la pure castagne. J’ai vu des anglais se prendre des coups atomiques sans broncher, des rocs les types, anesthésiés et galvanisés à la bière. Mais de notre côté on était trop vifs pour eux, trop mobiles. Eux c’était des bourrins et ils semblaient aimer les coups, c’était incroyable. Ils étaient servis.
Notre première ligne a vite compris le manège, après quelques charges, on s’est nous aussi mis à charger. Si bien qu’une partie d’entre eux se sont réfugiés dans le grand café à côté de chez toinou. On est rentré et s’était un carnage, même les télé accrochées à des bras en l’air ont morflées, un ouragan. Je pense que c’est là que ça a vraiment tourné à notre avantage. Surtout que quelques minutes après, on a commencé à entendre des sifflements qui venaient du bas de la canebière. C’était les winners et le panier qui arrivaient par le vieux port, on les tenait en sandwich.
Au même moment quasiment c’est la porte d’aix et Félix Pyat qui deboulaient par le cours Belsunce. Ça a commencé par des cross, ils étaient deux dessus, le pilote et le passager, armé de manches de pioches. Je me souviens de Jamel qui disait tout exité “ho c’est le feu, trop bon !” avant d’accélérer en direction des anglais. On aurait dit un gosse devant le sapin de Noël. Les anglais avaient trouvé plus fous qu’eux. A bien y réfléchir, avec le recul, ils n’avaient aucune chance. Face à eux, trop de haine, de vice, de coeur, de bravoure. Les mots sont peut-être forts, mais c’est la vérité, on était invincibles.
Mais le conflit allait encore se durcir avec l’apparition d’une nouvelle arme qui allait définitivement asseoir notre ascendant.
À la semaine prochaine.